Paroles de Combattants de la Libération
23 Juin 1940. À 24 ans, il déroute un cargo italien pour rallier Londres.
En Erythrée, il s'en faudra de peu pour qu'il meure de soif.
A Bir Hakeim et El Alamein, sa bravoure fera l'admiration de ses légionnaires.
Le destin incroyable d'un futur Premier Ministre. Pierre Messmer.
Cérémonie à Issoire sur l'Esplanade des Armées Jacques Chirac
Discours prononcé par André ARRO, ancien élève de la première promotion (1963-1966)
Mesdames, Messieurs, en vos grades et qualités,
Je commencerai ce discours d’ancien élève de la première promotion, par une exclamation : n’oubliez jamais cet homme, il s’appelait Pierre MESSMER.
Dans le journal de marche de l’École d’Enseignement Technique de l’Armée de Terre, il est fait mention, à la date du 26 février 1965 :
« Inspection et remise du drapeau par Monsieur MESSMER Ministre des Armées ».
Qu’est ce qui avait donc conduit Pierre MESSMER jusqu’au Quartier de Bange à Issoire ?
D’abord son expérience de la guerre. Pendant celle de 1940 il rejoint les FFI et est affecté à la 13e Demi Brigade de la Légion Étrangère, il participe, entre autres, à la bataille de Bir Hakeim avec le général Koening, puis parachuté en Indochine il est fait prisonnier et s’évade.
Ensuite sa conviction, en ce qui concerne la Défense de la France, d’appliquer toutes les évolutions technologiques à notre Armée dans un souci de force et d’indépendance vis à vis de l’Est ou de l’Ouest, parce que l’ami d’aujourd’hui peut devenir l’ennemi de demain.
Il savait que l’augmentation de la technicité du matériel de l’Armée allait induire un besoin de cadres fidèles à l’Institution pour en assurer le fonctionnement et la disponibilité même, et surtout, en situation de combat.
Pierre MESSMER en collaboration avec le général d’Armée Le PULOCH et avec le lieutenant-colonel de BUZONNIERE a participé à la création de l’École Militaire d’Issoire qui allait former des sous-officiers techniciens aptes au commandement et aptes au maintien de nos systèmes de défense.
Donc ce 26 février 1965, date importante, notre Ministre des Armées est venu inspecter notre nouvelle École ; il affirmait au cours de son allocution : « cette jeune École répond à la nécessité de notre époque (1965) dans laquelle ce n’est pas le nombre de cadres qui compte mais leur formation technique. Tout ce que j’ai vu au cours de cette inspection m’a non seulement donné satisfaction, mais encore entière confiance dans les officiers, sous-officiers, les élèves et l’avenir de l’École ».
Ce jour là, au cours de la prise d’armes, Pierre MESSMER nous a remis le drapeau de l’École d’Enseignement Technique de l’Armée de Terre, d’abord au colonel de BUZONNIERE puis à Alain BARCELO, notre premier porte-drapeau, avec sa garde. Ces gestes étaient accompagnés des paroles émouvantes : « Sachez que ce drapeau est un double symbole. Il est l'emblème de la Patrie, il incarne notre sol, nos cultures, notre passé, le travail, ceux qui nous sont chers.
Mais il est surtout notre raison de vivre, c'est le drapeau de notre École dont le nom est brodé en lettres d'or. Il n'est pas chargé de victoires, pas plus que d'exploits. C'est à vous qu'il appartient de les trouver. Il ne vous demande pas des actes héroïques. Il sera fier seulement de vos efforts quotidiens, de votre travail, de votre conduite, de votre honnêteté, enfin de votre générosité. Il vous appartient de montrer aux générations futures, comment un élève peut et doit servir son drapeau ».
Pierre MESSMER, avec la simplicité d’un père de famille, a su imaginer, construire, transmettre l’Esprit de Défense à plusieurs générations d’élèves qui ont contribué à la renommée de nos Armées.
N’oubliez jamais cet homme, il s’appelait Pierre MESSMER.
André ARRO, Issoire 31 mai 2025